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Questions générales

Nous faisons face à cette nouvelle réalité parce que la Petite Nation est située au cœur d’une zone géologique riche en graphite. Ce minerai est recherché pour de multiples usages, dont la fabrication de piles de véhicules électriques. De nombreuses concessions minières (claims) et permis d’exploration ont été octroyés à des entreprises minières, dont Lomiko Metals. Pour donner suite à plusieurs années d’exploration fructueuse, Lomiko a entamé, en 2021, un projet concret de mine à ciel ouvert (La Loutre). Cette compagnie doit maintenant franchir les étapes nécessaires pour obtenir, du gouvernement, une éventuelle autorisation afin d’extraire et traiter le graphite.

Un développement minier et, particulièrement, une mine à ciel ouvert ne peuvent se faire sans impact environnemental. Concrètement, on fait exploser, on creuse, on déplace, on crée des montagnes de résidus sur une immense surface de territoire qui était stabilisée depuis plusieurs milliers d’années. Alors, le milieu est en soi complètement détruit et l’on tente de contenir cette destruction (eau, poussières, produits chimiques, rejets miniers, etc.). Les alentours deviennent alors une zone à risque.

Bien sûr, il existe des règles pour encadrer de telles activités, mais on ne peut certainement pas dire que c’est une industrie « propre » et sans risque. On ne peut pas, non plus, ignorer l’historique environnemental « préoccupant » des sociétés minières au Québec.

Le contrôle et le suivi du respect des règles sont du ressort de la compagnie minière. Les tests, les contrôles et les suivis, devant être effectués par le ministère, sont peu fréquents, et quand il y en a, c’est plutôt à la suite de plaintes reçues. Les amendes ou pénalités imposées aux compagnies ne réparent pas les dégâts qui ont été causés. Et le plus souvent, les compagnies préfèrent payer les amendes au lieu de mettre en place des mesures préventives plus coûteuses.

Les risques sont multiples et peuvent causer des effets dommageables importants au niveau de l’environnement et de la santé (de la faune et des humains). On parle de la pollution de l’air, la pollution par le bruit et les vibrations, la perturbation importante de la faune et la pollution des eaux de surfaces et souterraines.

Une exploitation minière à ciel ouvert produit de la poussière à partir des matières contenues naturellement dans le sol, dont certaines peuvent être nocives si on les respire. De plus, des produits chimiques nocifs utilisés pour concentrer le minerai peuvent ensuite se répandre dans l’environnement et dégrader les eaux de surface et souterraines. Les risques pour la santé dépendent des niveaux de concentration et de la durée de l’exposition à ces contaminants.

Oui, une exploitation minière à ciel ouvert produit de la poussière à partir des matières contenues naturellement dans le sol, dont certaines peuvent être nocives. Cette poussière est générée lors du dynamitage, du chargement dans les camions, du concassage et du broyage. Dans la fosse, il se crée un effet de convection avec l’accroissement de la température; ce qui fait monter la poussière qui est ensuite transportée par les vents dominants et qui retombe progressivement vers le sol.

Oui, c’est bien probable. Des erreurs humaines et des accidents environnementaux surviennent régulièrement dans le secteur minier, tout comme les risques de négligence à l’entretien de l’infrastructure minière. Le ruissellement des eaux, amplifié par de grosses pluies ou par la fonte des neiges rapide, est aussi une cause possible de la pollution des eaux. Ces eaux de surface excédentaires pourraient ensuite s’écouler en direction des ruisseaux, des rivières et des lacs par la gravité naturelle, en suivant le parcours des bassins versants.

Dans le processus d’autorisation de l’exploitation d’une mine, il est recommandé qu’il y ait une acceptabilité sociale avec un consentement libre et éclairé envers le projet concerné. Malheureusement, dans des cas récents, on a constaté qu’un projet pouvait être accepté alors que l’opinion de la population était partagée à 50 %.

Nos élus municipaux n’ont pas de pouvoir décisionnel sur le contrôle des projets miniers de la région. Toutefois, l’ensemble des conseils municipaux de la MRC Papineau appuie la résolution du Regroupement de Protection des Lacs de la Petite-Nation. Dans cette démarche, nous souhaitons empêcher les activités minières sur notre territoire.

Le Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation (RPLPN) est formé d’un ou deux représentants nommés par chacune des dix associations de protection des lacs. Néanmoins, il nous faut renforcer le mouvement de mobilisation. Vous pouvez donc, d’abord, exprimer votre intérêt auprès des associations de lacs (cliquez ici pur consultez le répertoire des associations) afin d’indiquer votre disponibilité. Peu importe vos connaissances ou vos compétences, nous avons besoin de vous, de votre implication, de votre participation, et ce, à votre rythme !

Questions spécifiques au projet de mine La Loutre

Le projet La Loutre est situé sur une concession minière (claim) de 25 km carrés entourée par trois grands plans d’eau : lac Gagnon, lac Simon et lac-des-Plages tous bien connus et réputés comme étant des hauts-lieux de la villégiature et du tourisme en Outaouais.

La Compagnie minière Lomiko Metals Inc. possède des droits miniers sur une étendue d’environ 13 km sur l’axe nord-sud et 2 km sur l’axe est-ouest pour une superficie totale d’au moins 25 km carrés.

Le secteur d’exploitation de la mine La Loutre ne couvrirait qu’une partie de cette superficie, soit environ 7,5 km carrés (2,5 km sur 3 km). La forêt de ce secteur serait presque complètement chamboulée et sa biodiversité subirait des dommages irréparables. D’autres parties du territoire de Lomiko pourraient subir le même sort lors de forages et surtout en cas d’expansion du secteur d’exploitation.

Lomiko Metals Inc. est une compagnie publique basée à Vancouver et inscrite à la bourse de croissance TSX. Ses principaux actionnaires sont ses dirigeants et des investisseurs individuels. En date de cette publication, il n’existe pas d’investisseurs institutionnels dans le capital de la compagnie.

Selon l’étude technique de Lomiko Metals Inc. (EEP), la durée de vie de la mine serait de 14,7 années. La compagnie fait actuellement des forages intercalaires et de la prospection pour augmenter la durée de vie de cette mine.

Le projet minier est traversé, en plein centre, par la ligne de démarcation de deux bassins versants. Vers l’ouest, par celui du lac Doré qui se jette dans le lac Simon, et vers l’est, dans celui du lac des Plages. Ensuite, les eaux de ces deux bassins versants rejoignent la rivière de la Petite-Nation.

Lien vers carte des bassins-versants

bassins-versants

Les seuls avantages pourraient être de nature économique par le biais d’activités commerciales locales découlant de l’exploitation de cette mine. Mais ces avantages seraient très minimes comparés à la vocation récréotouristique de la Petite Nation. Notre région n’est pas adaptée aux activités très spécialisées de l’industrie minière qui nécessite de la main-d’œuvre et des fournisseurs également spécialisés.

Les désavantages sont multiples :

  • Destruction quasi permanente du territoire sacrifié à l’exploitation
  • Risques au niveau de la pollution de l’air, de l’eau de surface, des eaux souterraines, et par le bruit. D’autant plus que la plupart des sociétés exploitant des mines au Québec ont, jusqu’à ce jour, laissé des traces préoccupantes dans l’environnement.
  • Risques économiques, dont la dévaluation foncière et l’altération de la vocation récréotouristique de la Petite Nation.

Il est reconnu qu’une mine à ciel ouvert a des impacts négatifs sur la valeur des immeubles. Le degré d’affectation est principalement en fonction de sa proximité avec le site d’exploitation, mais aussi en fonction du niveau d’incompatibilité des usages. Par exemple, un chalet de villégiature à proximité du site minier serait dévalué de manière importante. Par ailleurs, une entreprise qui offrirait des services recherchés par la minière serait avantagée.

On peut en douter si l’on est attentifs aux critères d’embauche maintenant reconnus dans le domaine minier. Le diplôme et l’expérience devraient être au rendez-vous pour une grande majorité des employés exerçant les métiers requis pour l’exploitation minière.

Aujourd’hui, la très grande majorité des travailleurs miniers ont au moins un diplôme d’études professionnelles et ils ont reçu une solide formation de mécanicien, d’électricien, de foreur, de dynamiteur, de plombier, de tuyauteur, d’opérateur de machines ou de grutier. L’extraction minière exige le concours de tous ces métiers. En fait, le secteur ne recrute plus guère de main-d’œuvre non spécialisée, de sorte que les seuls travailleurs ayant appris « sur le tas » sont tout simplement les plus âgés.

En plus des possibles désagréments occasionnés par le transport, il faut savoir que l’Outaouais, les Laurentides et Lanaudière renferment des sols riches en graphite, et que plein d’endroits sont déjà réservés à l’exploration.

Lien vers la carte des claims

Il faut aussi savoir que la protection des lacs et rivières est très limitée et que vous pourriez vous retrouver, éventuellement, voisin d’une mine à ciel ouvert.

Faute d’avoir complété des tests sur les eaux souterraines, la compagnie indique dans son étude technique (EEP) que les eaux du lac Bélanger et du Petit lac Vert seraient utilisées.

Au début, probablement pas, mais progressivement il pourrait y avoir deux impacts :

Si la partie creuse de la mine passait sous le niveau des eaux souterraines, il y aurait un effet de ruissellement vers la partie creuse de la mine, et ceci provoquerait une baisse du niveau des eaux souterraines plus prononcée près du trou et, progressivement, de moins en moins prononcée à distance.

Des fuites, sous les bassins de sédimentation des résidus miniers, entraineraient la contamination des eaux souterraines. Cette contamination serait plus insidieuse et probablement plus progressive, et ce, en couvrant une plus grande superficie. Pour préciser l’ampleur de ce risque, rappelons que le parc de stockage des résidus miniers a une superficie de 600 m sur 1,2 km avec une hauteur à maturité de 150 m.

La construction du site minier, le dynamitage (3 fois par semaine), le chargement et le déchargement de roches dans des tombereaux en acier, et le camionnage génèrent par l’intensité du bruit, un niveau de stress dommageable aux humains et à la faune. La distance parcourue par le bruit est grandement influencée par le vent, les variations d’altitude et les obstacles rencontrés.

Rappelons-nous qu’à proximité de ce gisement se trouvent des êtres vivants habitués au calme et qui ont choisi de vivre dans un climat sonore principalement orchestré par le chant de la nature. Or, cette perturbation industrielle aurait aussi des effets nocifs sur la santé et la qualité de vie des populations habitant près de la mine et le long des routes secondaires y menant.

Nous estimons qu’il y aurait plus de 200 passages par jour, comprenant :

  • 8 camions par jour pour la livraison du minerai ;
  • 46 véhicules pour les employés, à chaque quart de travail ;
  • Des véhicules et camions pour l’approvisionnement en fournitures, l’entretien et les réparations, les pièces et leurs composantes ;

Tous ces déplacements seraient multipliés par deux puisqu’il s’agit d’un aller-retour pour chaque véhicule ou camion.

Un tel achalandage substantiel aurait lieu sur des routes secondaires et des chemins municipaux qui traversent des secteurs résidentiels et de villégiature. Assurément, ces activités routières causeraient une augmentation du bruit, une réduction de la sécurité pour les communautés et une dégradation des chemins.

La fosse principale du projet aurait une profondeur d’environ 130 mètres (425 pi.). Les résidus (94 %) seraient d’abord accumulés dans un gigantesque amoncellement pouvant atteindre 150 mètres de hauteur, soit une altitude de 370 mètres par rapport au niveau de la mer ; les eaux de surface et d’autres écoulements de cet amoncellement seraient acheminés vers 3 bassins de collecte et sédimentation. Le tout, créé de toutes pièces près des fosses.

Oui, c’est possible. La compagnie doit procéder à des tests spécifiques. Cependant, dans le rapport technique (EEP), daté du 27 juillet 2021, les résultats de ces tests n’étaient pas encore fournis.

Les sources d’énergie prévues pour l’exploitation de la mine La Loutre sont :

  • Le diesel
    • Le site minier planifié serait équipé de réservoirs permettant de conserver 102 000 litres de diesel, soit l’équivalent de 6 jours d’exploitation ;
    • Une utilisation annuelle de 6,2 millions de litres et de 93 millions de litres pour les 15 ans de la durée de vie prévue de la mine ;
    • Une émission d’environ 223,3 millions de kg de CO2 en 15 ans, soit l’équivalent de 6900 véhicules parcourant 15 000 km par année.
  • Le propane
    • Une utilisation annuelle de 296 000 gallons et de 4,4 millions de gallons sur une période de 15 ans (durée de vie prévue de la mine) ;
    • Une émission d’environ 25,5 millions de kg de CO2 en 15 ans.
  • L’électricité fournie par Hydro-Québec
    • Une utilisation d’environ 54 700 MWh ; ce qui représente une consommation moyenne de 2200 familles.

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