une contamination difficile à contrôler
La roche mère du site de la mine contient de la silice (SIO2), et les étapes de concassage, de manipulation et de déplacement sont susceptibles de libérer cette substance cancérigène. Si celle-ci n’était pas libérée, elle se retrouverait dans les bassins de sédimentation avec les autres résidus et additifs employés lors du traitement. De plus, lors du procédé de concentration, les propriétés chimiques des matières extraites étant modifiées, il existe un réel potentiel d’acidification des liquides restants. En fait, le site de codisposition des résidus et les bassins de sédimentation attenants sont probablement les sources de contamination latente les plus difficiles à contrôler. Les raisons en sont bien évidentes : ce site est exposé aux éléments et variations du climat qui agissent sur une surface poreuse ; et ce milieu représente le volume de matières toxiques étant, de loin, le plus important de toutes les opérations réalisées.
En bref, voici ce qu’il faut retenir parmi les effets néfastes qui risquent d’affecter l’environnement et la population :
la poussière
Causée par le dynamitage, le camionnage, le concassage et l’effet de convection des fosses minières ;
le bruit
Causé par le dynamitage, le camionnage et le concassage.
la toxicité
Causée par les poussières de silice et de graphite, et les additifs chimiques ;
un enjeu important
Des poussières en quantité non négligeable seront produites sur le site de la mine et transportées par les vents dominants de l’ouest et du nord-ouest. Elles retomberont principalement dans le bassin versant du Lac-des-Plages. Ces poussières pourraient avoir des impacts négatifs sur la faune et bien sûr dans la population.
La pollution par le bruit et les vibrations
Le dynamitage, la construction et le camionnage génèrent, par l’intensité du bruit, un niveau de stress dommageable aux humains et à la faune. Des êtres vivants, habitués au calme, ont choisi de vivre dans un climat sonore principalement orchestré par le chant de la nature. Or, cette perturbation industrielle a aussi des effets nocifs sur la santé et la qualité de vie des populations habitant le territoire du gisement.
La vibration, causée principalement par le dynamitage, affecte la stabilité des infrastructures, des bâtiments, et ce, au détriment des personnes vivant à proximité du site d’activités de ces grandes mines à ciel ouvert : selon une étude commanditée par l’Union européenne en 2000.
Consultez le document de référence
La pollution des eaux de surface et souterraines
La probabilité que des erreurs humaines soient commises est bien réelle, des accidents peuvent survenir, tout comme le risque de négligence à l’entretien de l’infrastructure minière. Le ruissellement des eaux, aggravé par de grosses pluies ou la fonte des neiges rapide, est aussi une cause possible de la pollution des eaux.
Les déchets provenant des parcs à résidus miniers et des bassins de sédimentation pourraient libérer dans les eaux pluviales des matières potentiellement toxiques : diesel, acide hydrochlorique (ou sulfurique), sulfure de fer, etc. Ces eaux peuvent à leur tour s’écouler vers des lacs et d’autres cours d’eau en direction du Lac-des-Plages, à l’est, et aussi vers les lacs Doré et Simon, à l’ouest.
Rappelons que dans la plupart des cas, ce sont les entreprises elles-mêmes qui doivent divulguer leurs propres infractions aux normes gouvernementales et non pas une instance d’inspection indépendante. Ce principe d’autorégulation dans l’industrie minière n’est pas rassurant.
Une carte des bassins versants illustre bien ce réseau de drainage naturel.
Description des bassins versants illustrés sur la carte ci-dessus
Il y a 2 bassins versants directement impactés par le projet de La Loutre : celui du Ruisseau Doré, vers l’ouest, et celui du Lac-des-Plages, vers l’est. Étonnamment, la ligne qui les sépare est en plein cœur de la fosse minière « open-pit ».
Tout l’écoulement des eaux du bassin versant du Ruisseau Doré impacte évidemment le Lac Doré situé tout près, et, ultimement, l’entièreté de cette eau se dirige vers le Lac-Simon.
Tout l’écoulement des eaux du bassin versant du Lac-des-Plages se dirige comme un entonnoir vers le Lac-des-Plages. Dans cette section, on retrouve une partie de « l’open pit », les bassins de sédimentation (produits chimiques) et les montagnes de résidus miniers.
des eaux de pluie
contaminées
au Lac-des-Îles
En 2012, c’est la Mine de graphite de Lac-des-Îles (située au sud de Mont-Laurier) dont le parc à résidus était mal entretenu, qui a laissé fuir les eaux de pluie contaminées. Ce ruissellement a duré une éternité de 10 mois ! En plus de cette infraction, la compagnie minière a fait l’objet de nombreux autres manquements à la règlementation et par conséquent, elle a reçu de multiples contraventions du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).
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